De moi, de vous, de l’amour…

En ces temps difficiles il est bon de se rappeler qu’il est possible de vivre l’Aventure. Que cette Aventure n’est pas une ligne droite. Qu’il y a des hauts et des bas. Qui durent parfois longtemps. Les bas. Il est bon aussi de se conforter dans l’idée que le trésor au bout de la ligne n’est pas un coffre plein de fric.

En fait c’est bien mieux que ça.

Je vis une aventure en dents de scie depuis 2006 avec mon petit label CLAC records. Je n’ai jamais aimé partager les décisions quant à la direction de ce projet. Ce qui en terme de développement est une erreur. Preuve en est que je suis toujours seul à travailler pour la maison et que les revenus des ventes sont au plus bas. Mais je ne regrette pas une seconde d’avoir agit comme je l’ai fait. Dans le bon comme dans le mauvais. Il est si rare dans une vie de pouvoir dire, sans en démordre : c’est MON projet, MES réussites, MES échecs et je les assume. Les seuls avec qui j’ai partagé tout cela, ce sont les artistes. Enfin pas tout à fait car une, et une seule personne a réussi à pénétrer les lignes de défense que j’avais soigneusement mises en place. Alexandre Baron Reboul, unique ex-employé de la structure qui aura sûrement trouvé chez moi « le manuel des erreurs à ne pas refaire » (ouvrage encore en cours d’écriture).

Avec Pascal Lepanpan Bielskis on a bossé comme des dingues pour faire aboutir ce projet fou du Panpan Master. On s’est violemment engueulé deux ou trois fois, coupant les ponts, mais renouant toujours. Je pense que c’est la relation artistique la plus « vraie », dans le sens « complète » que j’ai eu de toute ma vie. Et puis il y a eu 0800 qui a bien marché jusqu’au moment où ça allait marcher encore mieux, et qui, de fait, n’a plus marché du tout. Zolito Premier de Chasteville qui m’a emmené dans le Bananus. Idée géniale, ultra dure à défendre pour quelqu’un qui a le réseau que j’ai : Les Smac et la Férarock. Permettre à une telle chose d’exister me rend fier. Et je vous emmerde si vous trouvez ça vulgaire. Puis il y a eu Nils Dpz a.k.a Nils Jumpen, mon fantasme techno parfait. J’ai aussi eu la chance de bosser avec un Ovni comme Jan Dark. On a fait un chouette travail de structuration avec Asuria Death-core. Une belle prod avec Preminger. Un paquet de conneries avec Patrick Ninjaaa. Ma dernière grande rencontre, je l’ai faite avec Hervé Rigaud a.k.a Hervé Rigaud qui m’a présenté Antoine Delecroix, Christophe Gratien, Claire Deligny ainsi que le whisky Lagavulin.

Tous les gens qui m’ont aidé : Krakatoa Transrock, Amandine Pir, Guillaume Mangier, Vaness Escaiche, Nathanael Jo Hunt, Martial Jésus Total Heaven, Fabienne Quillet… La liste est trop longue et je préfère me concentrer sur mes émotions.

L’Aventure continue. C’est toujours aussi compliqué. Moins risqué car je gagne bien ma vie grâce aux spectacles de Sapritch. Je suis aussi plus serein depuis que j’ai 3 magnifiques filles et une femme formidable Noémie Lemesle (Big up à toute ma famille au passage). Mais ça reste « boule-au-ventre-isant » de sortir des groupes et de leur permettre d’exister, sans prétention, juste ça. Les aider à exister. On est pas Born bad. On ne le sera sans doute jamais. J’en ai rien à foutre. Le deal avec les groupes est très clair là dessus : « Je produis des trucs que personne d’autre ne veut sortir, j’ai un catalogue hétéroclite, je n’ai aucune influence dans un aucun milieu, alors bougez vous le cul sinon ça ne marchera pas. Je serai là pour tenter de vous être utile et il y a de fortes chances que ça foire. Par contre on s’en fout, parce qu’on s’aime. »
Et l’amour y’a rien de plus coolos.

 

 

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